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Histoire

 

LA FONTAINE de NOTRE-DAME DE MARCEILLE

 

(Marseel-Marsil-Marsilla-Marceille)

Limoux (Aude)

 

L'église de Notre-Dame de Marceille

 

 

            A un kilomètre au nord de Limoux, un sanctuaire dédié à la Sainte-Vierge, est assidûment visité, et entouré d’une vénération qui ne s’est jamais démentie. Fort rapproché des bords de la rivière "Aude" aux eaux tranquilles, et placé sur un coteau dominant la vallée, ce sanctuaire frappe aisément le regard qui se fixe avec complaisance sur ce lieu béni, où la douce Mère du Sauveur distribue ses consolations et ses secours à tous les adorateurs de son Fils, accourant près d’elle pour demander et supplier. Les supplications n’ont jamais été vaines, et les "ex-voto" suspendus autour de l’image vénérée, témoignent assez de la joie et de la reconnaissance des infortunés qui ont obtenu les faveurs sollicités.

            Le sanctuaire était gardé par les enfants de Saint-Vincent de Paul, le saint dont le coeur appartenait aux orphelins et aux malheureux, et sous la direction de ces pieux et savants missionnaires, digne héritiers des vertus et de la charité de leur bienheureux fondateur, le temple privilégié a vu une foule, plus considérable que jamais, s’agenouiller et prier dans l’enceinte sacrée.

 

                  La voix sacrée              

 

            A peu de distance, vers le haut de la rampe nommée « Voix sacrée », bordée d’arbres verts conduisant au sanctuaire, une fontaine laisse tomber goutte à goutte  son eau limpide dans un bassin de marbre. Par les grandes pluies, la goutte d’eau continue de tomber avec uniformité, et les temps de grande sécheresse ne la tarissent point. Les innombrables chrétiens qui vont rendre hommage à la Sainte-Vierge, s’arrêtent un instant à la fontaine, et après avoir fait une prière, puisent quelques gouttes de cette eau dont ils mouillent leurs paupières.

 

   La fontaine de Notre-Dame de Marceille   La fontaine Notre-Dame de Marceille   La fontaine Notre-Dame de Marceille

 

            Pourquoi agissent-ils ainsi ? La plupart l’ignorent ; mais la mère de famille enseigne à ses fils, et ceux-ci transmettent à leurs enfants la pieuse pratique en usage à la fontaine de Notre-Dame de Marceille. C’est ainsi qu’on désigne la fontaine ; cependant  les anciens chroniqueurs l’ont connue sous le nom de fontaine de Notre-Dame de Marsilla.

            Au temps de l’occupation première des Gaules, cette fontaine, coulant goutte à goutte, avait dû rendre le terrain boueux, et par suite, rempli de joncs et de cette graminée que l’on retrouve dans tous les sols humides : c’était là ce que les Celtes appelaient le "haum-moor", terme qu’ils ont écrit sur tous les points du pays gaulois, partout où se présentait à leurs yeux un terrain plus ou moins marécageux. La petite source, sans nom comme toutes celles dont l’eau trop rare pour former même un faible ruisseau, suffisait à peine à faire un terrain de haum-moor, retraçait toutefois à leur esprit une signification précise et vénérable.

Plus tard, quand les Gaulois, perdant peu à peu leurs pures croyances sous l’influence désastreuse des envahisseurs étrangers, furent tombés dans le culte idolâtrique, ils commencèrent à adorer ce qui autrefois était simplement en vénération, les fontaines surtout, qui réalisaient à leurs yeux obscurcis les attributs d’une Providence bienfaisante.

            Les premiers misionnaires chrétiens, comprenant la difficulté de faire disparaître du coeur du peuple cette vénération idolâtrique pour les fontaines, firent ce qu’ils avaient déjà fait pour les ménirs sur lesquels ils avaient gravé le signe de la Rédemption. Ils placèrent auprès des sources, des croix, des statue de la Sainte-Vierge, cherchant ainsi à rendre la pureté aux croyances en éclairant les esprits.

            La fontaine de Marceille dût, comme les autres, être ornée d’une statue de la Sainte-Vierge. Est-ce celle qui, perdue au milieu des tourmentes des invasions Sarrasines venant d'Espagne, a été plus tard retrouvée et placée avec honneur dans le sanctuaire destiné à la recevoir ? Cela parait fort probable. Cette image de la Sainte-Vierge, tenant sur ses bras son divin Fils et sculptée dans un bois noir, indique sa provenance orientale : sa position auprès d’une fontaine, et c’est bien dans un champ voisin de la petite source qu’on l’a retrouvée, nous désigne les premiers temps du Christianisme dans les Gaules. Ces probabilités prennent une forme encore plus grave, si nous cherchons à pénétrer le sens du nom de Notre-Dame de Marceille ou Marsilla.

            Les nouveaux chrétiens, se confiant en la tendresse de la Mère du Seigneur Jésus, seront venus demander, à genoux aux pieds de son image placée auprès de la fontaine, la guérison ou l’adoucissement de leurs souffrances corporelles, et ces Gaulois, auront exprimé dans le mot Marsilla la somme des faveurs les plus ordinaires obtenues de la bonté de la Sainte Vierge : elle était pour eux Notre-Dame de Marsilla ou des yeux gâtés, endommagés et fermés par la maladie du temps ou de l’éternité.

            L’ignorance de la prononciation des mots celtiques a pu seule conduire, dans la suite des temps, à dire marseel (Marceille) pour Marsil.

            L’Origine du pélerinage de Marceille remonte à une époque très reculée, et serait due, s’il faut en croire une ancienne tradition, à l’intervention de Marie.

            Un laboureur, cultivant le sol où s’élève aujourd’hui l’Eglise, voit tout-à-coup ses boeufs s’arrêter et s’agenouiller. C’est en vain qu’il les presse et qu’il les stimule ; ils opposent une résistance invincible. Le laboureur étonné fait le signe de croix et s’agenouille comme ses boeufs. Ensuite, les ayant fait reculer, il creuse la terre, et bientôt s’offre à ses yeux une Madone de bois à la figure très brune, mais au sourire séduisant. Le soir, heureux de sa bonne fortune, il apporte cette image de Marie à sa famille qui l’accueille avec joie et bonheur. Mais le lendemain, qu’elle n’est pas sa surprise ! la Vierge a disparu, et, à son retour au champ, il la retrouve à la place où il l’avait découverte la veille. Le pieux laboureur l’emporte encore ; mais le jour suivant le prodige se renouvelle ; la statue disparaît de nouveau pour regagner son asile de prédilection. Tous les doutes étaient alors dissipés : ce double miracle prouvait évidemment que la bonne Vierge avait choisi ce lieu pour y être honorée.

            La nouvelle de ce merveilleux événement ne tarda pas à se répandre, et fit grand bruit dans la contrée. La piété des fidèles y vit une preuve éclatante de la puissance et de la bontée de Marie ; et bientôt les populations, pour seconder des désirs si clairement manifestés, élevèrent avec un pieux enthousiasme, probablement sous la direction de l’abbé de Saint-Hilaire, un modeste sanctuaire à la statue miraculeuse. Du reste, le fait singulier qui a donné naissance au pélerinage fut consacré par un tableau que nos pères ont vu longtemps dans la chapelle, et que nous y verrions encore sans les malheurs des derniers temps : il périt alors avec d’autres monuments historiques qui auraient pu fournir de précieux renseignements.            Il serait difficile de préciser l’époque du miracle, et, par conséquent, de donner la date certaine de l’érection du monument primitif ; la nuit des temps a jeté ses ombres impénétrables sur ces deux événements. Cependant, selon l’opinion de quelques auteurs qui se sont occupés de Notre-Dame de Marceille, il est probable que ce pélerinage existait déjà au 10 ème siècle, et que les religieux de Saint-Hilaire servirent pour cette oeuvre d’instrument à la foi des peuples. C’est en effet vers 982 que les Bénédictins de cette ancienne et célèbre abbaye devinrent propriétaires des dîmes attachées à l’Eglise paroissiale de Limoux, par suite de la donation que leur en fit le comte de Carcassonne et du Razès ; et c’est alors aussi, selon toutes les vraisemblances, qu’ils élevèrent, sur la route de Saint-Hilaire à Limoux, les chapelles champêtres de Saint-Jaume et de Saint-Michel, destinées sans doute à leur servir de station quand ils allaient, à travers les montagnes, percevoir leurs dîmes et visiter le sanctuaire de Notre-Dame de Marceille sur lequel s’étendait aussi leur suzeraineté.

            Le territoire où il s’élève portait alors le nom de Sainte-Marie ; c’est ainsi qu’il est désigné dans un acte qui remonte à l’année 1011. Le nom de "Marcellano", d’où est venu cette appellation, maintenant si populaire, de Notre-Dame de Marceille, ne paraît dans les actes publics qu’à partie de l’année 1277.

            Il est donc certain que le pélerinage de Marceille remonte à une très haute antiquité.

 

 

Histoire de la chapelle de Marceille

jusqu’à la révolution de 1789

 

 

            Si les documents manquent pour déterminer d’une manière précise l’origine de Notre-Dame de Limoux, ils abondent heureusement pour nous en faire suivre l’histoire jusqu’à nos jours. Grâce à ces documents dont les plus anciens remontent à l’année 1277, on peut connaître les différentes phases de son existence.

            Placée d’abord sous la dépendance des religieux de Saint-Hilaire, la chapelle de Marceille leur fut enlevée en 1207 par Béranger, archevêque de Narbonne, qui en donna bientôt la propriété au monastère de Prouilhe que Saint-Dominique venait de fonder près de Fanjeaux. Vers cette même époque, elle devint le lieu des hérétiques Albigeois qui en firent le théâtre de leurs conciliabules. C’est là probablement, et non à Limoux ou à Pieussan, comme le veulent quelques historiens, qu’eut lieu cette assemblée de prêtres hérétiques, qui élut Benoît de Thermes évêque de Carcassonne et du Razès. Vers la fin du 14ème siècle, l’archevêque de Narbonne, la prit aux religieuses de Prouilhe pour en attribuer les revenus à une communauté de prêtres chargés de l’enseignement dans sa ville métropolitaine. Mais étaient allés se fixer à Paris, la cédèrent aux consuls de la ville de Limoux, moyennant une redevance annuelle de six livres. Quelques années plus tard, on la fit servir tour-à-tour de lazaret en temps de peste et de corps de garde pendant les guerres civiles, afin de protéger les récoltes contre les Huguenots qui dévastaient les campagnes voisines. En 1660, la ville en fit l’abandon à Mgr de Fouquet, archevêque de Narbonne, qui la destinait à l’établissement d’un séminaire pour le Razès. La mort le surprit au milieu des préparatifs, et son successeur, abandonnant son projet, donna la chapelle, en 1674, aux doctrinaires qui dirigeaient le collège de Limoux, et qui en ont gardé la propriété jusqu’à la révolution de 1789.

            Pour ne citer que quelques faits divers, il est dit seulement qu’en 1709, dans cette année désastreuses où la France, déjà si cruellement éprouvée par la guerre, eut à souffrir encore, grâce aux rigueurs d’un hiver sans exemple, les fléaux de la disette et de la famine, tous les coeurs se tournèrent vers Notre-Dame de Marceille. Le 19 mai, les pénitents blancs de  Limoux, suivis d’une  foule immense qui chantait les louanges de Marie, se rendirent processionnellement au pieux sanctuaire pour y acquitter un voeu, et conjurer la patronne de la France de mettre un terme à ses maux.

            A une époque moins reculée, le 9 septembre 1781, le vicomte de Lévy, capitaine des gardes de Monsieur, frère de Louis XVI, se rendit à Marceille afin d’y prononcer un voeu devant l’autel de Notre-Dame, pour la conservation de la Reine Marie-Antoinette et du fruit qu’elle portait dans son sein. Le 8 décembre de la même année, après la naissance du Dauphin Louis XVII, les pénitents bleus de Limoux montèrent processionnellement à la chapelle, suivis des consuls de la noblesse, et escortés de nombreuses troupes. Après avoir chanté solennellement vêpres et un Te Deum, on déposa un drapeau sur l’autel de la statue vénérée, et l’on fit de répéter cet acte de dévotion à toutes les fêtes de la vierge, et le jour anniversaire de la naissance du Dauphin. Ce voeu, qui devait durer dix ans, fut autorisé par l’archevêque de Narbonne. A l’expiration de cet engagement, l’orage révolutionnaire était déchaîné sur la France, et le jeune Prince qui en avait été l’objet, devait bientôt, après avoir vu périr sa noble famille, s’éteindre lui-même misérablement dans la prison du Temple.

            Cependant la révolution commençait le cours de ses dévastations. A cette époque de bannissement pour le corps religieux et de destruction pour les édifices consacrés au culte, l’Eglise de Marceille aurait subi le sort de tant d’autres, si la mère de Dieu, qui lui réservait encore de si glorieuses destinées, n’eût inspiré quatre personnes pieuses de la ville de Limoux de l’acheter comme bien national le 21 avril 1793. (Martin Andrieu, François Lasserre, Joseph Doutre et Jérôme Télinge) La statue miraculeuse alors religieusement enlevée de la chapelle et cachée avec soin par des mains fidèles, afin de la soustraire aux outrages et à la profanation.  Quant à l’Eglise, elle dut rester fermée, comme tous les autres temples catholiques, pendant le règne trop long de la terreur.

            Enfin l’orage se dissipa, et la religion put rouvrir ses temples. Ce fut avec l’énivrement de la joie que les populations de la contrée apprirent le retour des fêtes de septembre et particulièrement du 8, et la restauration de la statue vénérée dans sa niche d’or. On vit, au rapport plusieurs témoins, un nombre prodigieux de pélerins accourir de toutes parts à Notre-Dame de Limoux. Ils étaient tout heureux de revoir ce sourire inexprimable de la Vierge, cette multitude d’ex voto, de bâtons, de béquilles, de figurines en cire ou en argent, représentant des membres miraculeusement guéris.

           

Description de l’Eglise de Notre-Dame de Marceille (1859)

 

            On ne sait rien sur l’architecture de la chapelle primitive. Cet oratoire, qui n’avait sans doute pour lui que son antiquité, a été remplacé dans le quinzième siècle, par un monument digne de la piété de nos pères, et de l’auguste protectrice qu’ils voulaient honorer. Le millésime, gravé sur un des côtés de l’entrée, en fait remonter la fondation à 1488. C’est du reste l’époque indiquée par le style de son architecture. Le plan en est vaste et grandiose ; il présente la forme d’une croix latine de 30 mètres de longueur sur 17 de largeur, dirigée de l’orient vers l’occident.

 

              Notre-Dame de Marceille                La propriété de Notre-Dame de Marceille

 

 

 

                                                       La Vierge Marie dominant la vallée de l'Aube et le ville de Limoux

   

    

              Du côté méridional est la porte principale, précédée d’un porche dont l’élégance attire l’attention des connaisseurs. De chacun de ses angles s’élancent gracieusement deux faisceaux de colonnettes, qui vont se perdre dans le cul de lampe d’une voûte ogivale. La porte est divisée par un pilastre, au-dessus duquel on admire une belle statue de la Vierge, soutenue par un socle et surmontée d’un joli clocheton ; à la hauteur de la tête sont deux adorateurs, tenant un encensoir à la main. Ce groupe est artistement sculpté sur la pierre, et forme, dans son ensemble, une croix du style le plus harmonieux.

 

 

                                                           La porte principale

 

 

            L’intérieur de l’Eglise répond à la beauté du dehors. La nef est vaste, et la voûte se compose de plusieurs travées, formées par des arcs en ogive ornés de nervures. Le sanctuaire surtout présente une forme imposante. C’est un hémicycle dont le maître-autel occupe le centre ; à droite et à gauche, on voit deux petites chapelles dédiées, l’une à Sainte-Croix, et l’autre à Saint-Michel. Deux autres chapelles forment les bras de la croix ; l’une d’elles, dédiée à la Sainte-Vierge, renferme la statue miraculeuse entourée de magnifiques reliefs en bois doré ; l’autre, c’est la chapelle de Saint-Joseph, non moins digne d’attention par la richesse de ses bas-reliefs. Ainsi, cinq autels forment le sanctuaire que sépare, de la nef une très belle balustrade en marbre rose.

 

 

                                        La chapelle de la Vierge Marie  

 

         

        La statue miraculeuse de la Vierge Marie et de son enfant

 

 

            Les trois fenêtres de l’abside, d’abord longues et élancées, ont été réduites à des proportions qui sont peu en armonie avec le reste de l’édifice. Sur les murs latéraux, on a recouvert les arêtes des arceaux avec de gros pilastres carrés, surmontés de chapiteaux et d’un entablement dont l’effet contraste mal avec le style de l’Eglise. Toutes ces oeuvres hétérogènes tendent à disparaître chaque jour, grâce à l’administration qui a pris à coeur de rendre cette église à son style et à son état primitifs.

            Les bas-reliefs de la chapelle où se trouve la Madone miraculeuse représentent, à droite, la naissance de la Sainte-Vierge ; on y voit Sainte-Anne dans son lit, recevant les félicitations et les embrassements de ses amies ; puis ce sont des femmes occupées à laver dans un bassin le corps de l’enfant ; plus loin, devant une cheminée, d’autres personnes chauffent le linge qui doit envelopper le petit corps. A gauche, c’est la présentation de la Sainte-Vierge au temple. On voit une jeune enfant qui monte les degrés du sanctuaire, et le grand-prêtre qui l’attend les bras ouverts. Les parents et des amis assistent à cette scène, et du haut du ciel des anges paraissent contempler la pieuse enfant. Ces bas-reliefs sont composés d’arabesques, de fleurs, de figurines dorées et parfaitement sculptées. Le tout forme autour de la niche un ensemble des plus gracieux. On voit que nos pères n’ont rien négligé pour  l’ornementation  de cette chapelle. L’autel et son entablement sont aussi très riches d’ornements et de sculptures. L’autel est en beau marbre blanc par quatre consoles sculptées avec une finesse exquise. Au-dessus sont des colonnes torses, ornées de pampres et de raisins ; au dire des connaisseurs, l’artiste qui les a sculptées est de premier mérite. Dans le haut, paraît la grande figure du père éternel, tenant de la main gauche la boule du monde, et levant la droite comme pour répandre des bénédictions. Sur les côtés sont deux génies, portant les insignes de la passion. Au milieu de ce grandiose entablement, est une niche dans laquelle on voit une statue de la Vierge pressant amoureusement sur son sein le divin enfant endormi ; sur le socle où elle se tient debout, on remarque deux têtes de Chérubins, et au milieu le monogramme de la Vierge. Enfin, un très beau tabernacle et de beaux candélabres complètent l’embellissement de cet autel.

 

                                                                           Autel de la Vierge à l'enfant

 

                    Le maître-autel       Le maître-autel

 

 

 

 

            A la chapelle de Saint-Joseph est une niche renfermant un buste et des reliques de Saint-Loup, évêque de Troyes.  Sur les côtés sont deux traits de l’enfant de ce saint, et assez remarquables par leur exécution. Dans celui de gauche, on voit deux monastères, l’un d’hommes et l’autre de femmes ; l’abbesse et l’abbé sont sur la porte, et deux personnages semblent leur demander une grâce.

 

 

                                   Le buste de Saint-Loup (évêque de Troyes, Aube)

 

 

            C’est Saint-Loup et son épouse qui, s’étant séparés d’un commun accord, demandent à entrer en religion. Celui de droite rappelle ce beau trait de la vie de Saint-Loup, lorsque, entouré de son clergé, il vint conjurer Attila, le fleau de Dieu, d’épargner son peuple. Touché des discours et de l’attitude du saint évêque, le terrible conquérant semble ordonner à ses guerriers de s’éloigner de Troyes (Les champs Catalauniques de Saint-Liébaut (Estissac, Aube). Il est à regretter que des hommes plus barbares que les hordes du farouche Attila, n’aient point respecté ces objets d’art, qui portent les marques de nombreuses mutilations.

            Le maître-autel, du style Louis XV, se distingue par la richesse et le fini des sculptures. C’est une combinaison de colonnettes et de plaques en marbre, encadrées d’arabesques et de guirlandes de fleurs en bois doré. Sur le tabernacle s’élève un petit baldaquin, avec un groupe d’anges qui paraissent voltiger autour du Saint-Sacrement, quand il est exposé. Le tout est dominé par une colossale statue de la Sainte-Vierge présentant l’enfant Jésus. A droite et à gauche sont les statues de Saint-Pierre et Saint-Paul. Les bas-côtés de l’abside sont ornés de bas-reliefs en plâtre, qui ne manquent pas de mérite. A la droite de l’autel, on voit l’adoration des Mages. Ces personnages couronnés offent à genoux des présents au divin enfant ; à gauche, c’est le repos de la Sainte Famille en Egypte. La Sainte-Vierge est assise, tenant l’enfant sur ses genoux ; Saint-Joseph paraît indiquer de la main que le lieu de leur destination n’est pas éloigné ; un ange tient l’âne par le licol, et d’autres anges se jouent sur des branches d’arbre. De côté et d’autre, ces bas-reliefs sont encadrés par des faisceaux de branches de palmier, sur lesquelles montent et s’entrelacent des anges aux chairs potelées et dont toutes les postures ont une grâce infinie.

 

                

 

            La chapelle qui se trouve entre celle de la Vierge et le maître-autel est dédiée à l’Archange-Michel, placée entre celle de Saint-Joseph et le maître-autel.

            La chair, toute dorée, est richement ornée de sculptures. Dans les panneaux qui forment le pourtour, il y a des médaillons finement travaillés qui rappellent différents traits de la vie de la Sainte-Vierge.

            Tout autour de l’église, on voit de grands tableaux représentant aussi des circonstances de la vie de la Sainte-Vierge. Il en est un qui ne doit pas être passé sous silence : il représente l’ermite Saint-Antoine dans une grotte éclairée par une lampe et par un rayon de la lune ; il est d’un effet saisissant. La hardiesse du coloris et la fermeté du dessin, décèlent un grand-maître, malheureusement ce tableau est disparu aujourd'hui. On peut citer encore un Chemin de Croix en bas-relief avec encadrement gothique, et en parfaite harmonie avec l’ensemble du monument.

            En 1856, on a placé au fond de l’église une orgue. Cet instrument, âme des offices et des solennités, manquait à ce sanctuaire, dont le vaisseau possède une acoustique remarquable. Il y produit un très bel effet.

            Il y avait autrefois dans l’église un puits entouré de quatre grandes plaques en marbre rouge. Au-dessus on lisait ce distique :

 

Hic puteus, fons signatus parit unda salutem

Aeger junge fidem sic hibe salvus eris

 

            Une forte chaîne en fer, roulant sur une poulie de même métal, montait et descendait deux seaux. Ce bruit troublant la piété des fidèles, on jugea à propos de conduire l’eau au dehors au moyen d’une pompe. C’est là que les pélerins vont étancher leur soif, et boire cette eau bénie avec une grande confiance.

 

 

                 Les

 

 

            Parmi les ex-voto qu’on distingue dans la chapelle de la statue miraculeuse, on doit citer, en première ligne, le grand tableau posé au-dessus de la niche. Il rappelle le souvenir d’un terrible incendie dans le quartier de la Trinité, à Limoux. On y représente une immense procession, où se trouvent, avec le clergé et les capitouls, tous les habitants de la Ville. Le curé porte le très Saint-Sacrement, et donne la bénédiction en présence du fléau dévastateur. Dans les nues on aperçoit la Sainte-Vierge et l’enfant Jésus, devant lesquels la fumée et la flamme semblent s’évanouir. Ce tableau porte cette inscription : «  Voeu fait à Notre-Dame de Marceille par M. Marc-Antoine de Peyre, président et juge-mage de Limoux, et MM. les Consuls, à l’incendie arrivé audit Limoux, le 15 septembre 1685. »

            Dans un autre, on voit une chambre avec deux lits, où sont deux malades. Il porte cette inscription : « Madame la marquise d’Hautpoul a été guérie par l’intercession de la Sainte-Vierge. »

            « Madame d’Aussillon a été guérie d’une dangereuse maladie, par l’intercession de la Sainte-Vierge, étant à toute extrémité de vie, 1762. »

            Et bien d’autres encore....

 

 

FIN

 

Notice 2010

 

 

Notice 2010

 

 

 

La Vierge et son divin enfant

 

 

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Pseudo Le 16-2-2025. Titre


J2-56700 le 25-8-2012. De Ste Anne d'Auray à Notre Dame de Marceille
Merci pour cette visite impressionnante . Dire que des amis m'ont fait passer par Limoux et que nous avons ignoré ce site que j'espère bien aller découvrir un jour et pouvoir m'y recueillir comme il se doit . Mais d'autres amis qui vont chaque année dans cette région m'ont rapporté , à deux reprises , une petite bouteille d'eau de la fontaine . J'en comprends maintenant toute la valeur . Que N.D. de Marceille veille sur la France et se penche sur ceux qui la vénèrent , dont je fais partie. Merci N.D..

 

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