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Un mari se présente

 

          Mme Clausse de Surmont fait la pluie et le beau temps dans ce milieu. Elle reçoit beaucoup, et il est conforme aux principes de son rang d’accepter de prendre en pension les deux jeunes filles, orphelines bien nées, moyennant une pension qu’elle fixe à 400 livres par mois. (1 livre valait environ 1 euros).

          De jour en jour, les passants, rue d’Aube, s’habituent à croiser cette mignonne brunette dont le sourire a été qualifié par Beugnot d’enchanteur, et dont l’esprit de finesse fait oublier l’absence totale d’instruction. Par contre, moins flatteur apparaît le portrait de sa soeur.

          C’était une grosse et belle fille, bien blonde, bien fade, bien bête, nous révèle Beugnot.

          Dans les receptions de Mme de Surmont, Mlles de Saint-Remy apportent du mouvement et de la vie. Elles plaisent. Jeanne surtout. A Jacques-Claude Beugnot d’abord, ainsi qu’à plusieurs autres jeunes gens. Aucun, pourtant ne se déclare.

          Ah, si à ses attraits physiques s’ajoutait une position financière bien assise ! Seulement chacun sait à quoi s’en tenir sur ce sujet, et la récupération souhaitée des biens de Fontette se fait attendre. Les de Surmont doivent même consentir des sacrifices pour subvenir aux besoins de leurs pensionnaires qui, en maintes circonstances, se montrent d’un sans-gêne que, plus tard, Mme de Surmont dénoncera à ses amies.

          Par exemple, un jour, l’épouse du prévôt donne une réception. Jeanne se lamente ; elle ne possède pas de robe suffisamment élégante pour y briller. Gentiment, Mme de Surmont lui en prête une, et le soir lorsqu’elle voit apparaître la jeune fille, elle est étonnée que sa toilette lui aille aussi parfaitement.

            - Je l’ai démontée, et je l’ai taillée, je la trouvais vraiment trop large explique Jeanne sans le moindre embarras...

Mme de Surmont n’apprécia pas...

           Quoi qu’il en soit, le séjour rue d’Aube, prévu pour quelques semaines va se prolonger durant une année.

 

La nouvelle fait du bruit en ville

 

          Et un beau matin, une nouvelle circule en ville : Mlle de Saint-Remy, l’aînée, s’apprête à épouser le neveu de ses logeurs, Nicolas de La Motte, de son pseudonyme "d'Arsonval", gendarme du roi dans la compagnie des Bourguignons.

          Selon Jacques-Claude Beugnot, « C’était un homme laid, mais bien fait, avec, malgré sa laideur, une expression aimable et douce. Il ne manquait pas entièrement d’esprit, et se montrait habile à tous les exercices du corps ». Il était gentilhomme, son père avait servi dans le même régiment, au cours de la bataille de Minden. Dénué de toute espèce de fortune, Nicolas de La Motte « avait eu le talent de se noyer de dettes » et vivait grâce à la générosité de son oncle M. de Surmont qui l’aidait à arrondir ses fins de mois.

          Curieux mariage... Plus d’une des relations du prévôt supposait que Jeanne de Saint-Remy ne répondrait qu’aux avances d’un monsieur fortuné, et pourquoi pas, titré. Et, chacun de s’étonner d’un si subit revirement. Beugnot le premier, qui se serait volontiers mis sur les rangs, si sa famille ne l’avait en temps utile freiné dans ses élans.

          Le mariage est fixé. Janvier 1780. Une année durant laquelle des chantiers s’ouvrent encore, en ville.

          D’abord le grand pont, face à la rue d’Aube, précisément, doit être réparé. Un différend oppose, à ce sujet, l’intendant et les autorités municipales, car contrairement au sentiment de celles-ci, M. l’intendant déclare que de tels travaux incombent à la ville. Les responsables locaux le regrettent d’autant plus que, au cours de cette même année, ils doivent engager des frais pour les bâtiments du collège, la réparation des murs d’enceinte de la cité, et entreprendre également la réfection des prisons, du corps de garde, et de la maison des petites écoles. Apparemment, le bâtiment va... Toujours dans le cadre des chantiers de charité les plantations des promenades se poursuivent.

          Ces questions ne préoccupent guère le futur couple, tout à ses préparatifs de noce.

          Six mois après le mariage, jeanne va accoucher, ce qui éclaire les raisons du mariage précipité. Le père des jumeaux qu’elle met au monde, serait, non pas Nicolas de La Motte, mais Mgr l’Evêque de Langres qu’elle a rencontré avant de convoler, pour lui demander d’intervenir en vue de favoriser la récupération des biens de Fontette ayant appartenu à ses ancêtres.

          Remise de ses couches, Jeanne a quitté Bar-sur-Aube et les de Surmont, pour rejoindre son mari, en garnison dans l’Est de la France, là, elle a exercé des ravages dans les rangs des plus haut gradés, mais aussi dans ceux des sous-officiers. Mme de La Motte est une séductrice retoutable... Et nous la retrouvons quatre ans plus tard, alors qu’elle s’est installée avec son époux à Paris. Elle accorde ses faveurs à la fois au cardinal de Rohan et à un ancien compagnon de régiment de son mari, Retaux de Vilette.

 

          Le cardinal de Rohan est d’une générosité inimaginable. Cependant, Jeanne ne se contente pas de ses largesses consenties, elle lui soutire de l’argent par tous les moyens possibles.

          Nicolas de La Motte qui accepte parfaitement cette situation, a décidé de se faire appelé comte, depuis quelque temps déjà, bien que rien ne l’autorise à se prévaloir d’un tel titre. Et c’est ainsi que Jeanne de la Motte est devenue comtesse.

 

Est-ce bien la même Jeanne de La Motte qui revient à Bar-sur-Aube ?La comtesse de La Motte de Valois

 

          En quatre ans, Bar-sur-Aube a peu changé.

          Au titre des initiatives louables, il faut signaler la création en 1781 d’un cours d’accouchement public et gratuit. On le doit à Mr. d’Aubertin, chirurgien, avec la permission de M. l’intendant. Le gouvernement alloue 8 sous par jour à chaque sage-femme de la campagne assistant aux leçons ; la ville est tenue de fournir le bois de chauffage au démonstrateur pour qu’il puisse chauffer le local. Les futures mères de la contrée se réjouissent qu’un plus grand savoir soit dispensé aux accoucheuses.

          Par contre, un mécontent se plaint, et à juste titre, des lenteurs administratives qui, on va le voir, ne sont pas nées avec notre siècle.

          L’entrepreneur qui a construit la gendarmerie, dont la première pierre a été posée par le maire le 2 mai 1777 et qui a été achevée un peu plus d’un an après, n’a pas encore été réglé, et sa situation financière s’en ressent défavorablement. En dépit de ses réclamations, le malheureux constructeur ne sera payé qu’en 1786...

          Dans l’ensemble, le calme règne dans la cité, et l’arrivée des de La Motte va alimenté les conversations qui languissent, faute d’événements marquants.

 

La folie des grandeurs a frappé les de La Motte

 

          Mais laissons la plume à Jacques-Claude Beugnot :

          « Quel ne fût pas notre étonnement, en voyant arriver un fourgon très chargé, traîné par un bel attelage, et suivi par deux chevaux de main de grand prix... Pour loger ce  qui est arrivé et ce qui est annoncé, on renvoie de chez lui le propriétaire d’une maison assez vaste, on en prépare les appartements à la hâte. Un maître d’hôtel arrivé avec le fourgon, met en réquisition plus d’approvisionnements qu’il n’en faudrait pour alimenter pendant six mois la meilleure maison de la ville... On se regardait en se rencontrant dans les rues ; on se demandait quel était ce supplément aux mille et une nuits, lorsque M. et Mme de La Motte, précésés de deux courriers, arrivent dans une berline très élégante. On n’est pas sitôt arrivé, qu’on m’envoie inviter à souper ».

          La folie des grandeurs a frappé les de La Motte... Les 150.000 livres escroquées au cardinal ont fait perdre la tête à la comtesse, pressée d’éblouir d’abord les gens de Bar-sur-Aube qui l’ont connue pauvre.

          Et Beugnot qui ne manque pas d’humour, précise encore :

          « Bar-sur-Aube n’a peut-être jamais vu pareil festin et un tel luxe, même quand César lui fit, dit-on, l’honneur de s’y arrêter pour faire pendre le maire et les échevins de l’époque... »

          A table, Mme de la Motte s’extasie sur une volaille, dit qu’elle a donné des ordres pour en faire livrer, tant qu’elle restera ici, car celle du pays n’est pas mangeable...

          Quant à son mari, il veut faire admirer des pièces d’argenterie d’un usage nouveau et d’un travail très fin.

Le souper est un peu écourté en raison de l’insolence du beau-frère, M. de Latour, exédé par ces deux parvenus stupides et qui manie fort bien l’ironie. Il dit d’ailleurs à qui veut l’entendre que « Nicolas est assez dispos pour porter sa botte de foin mais qu’il ne faut pas lui en demander davantage » .

Bientôt, les convives s’en vont, et Jeanne livre alors à Beugnot quelques confidences sur sa situation présente et ses projets.

 

Bientôt un château à la campagne

 

          Elle entretient, lui explique-t-elle, des relations très élevées à Versailles, et il convient de prendre désormais un ton nouveau à son égard... Il lui faut maintenant un hôtel à Paris et un château à la campagne, mais en attendant, elle désire une demeure à Bar-sur-Aube où elle séjournera l’été jusqu’à l’achévement du château. Beugnot comprend qu’elle croit indispensable d’étaler sa magnificence sur les lieux témoins de sa misère. Elle achète donc la maison de Bar-sur-Aube, la paie le double de sa valeur et la livre à  des architectes.

          Beugnot s’aperçoit que sa manière de parler a changé, on sent dans ses propos et dans la façon de les expliquer, l’influence de Rohan, elle emploie maintenant le langage de la haute société.

          Le lendemain, elle va rendre des visites, vêtue d’une toilette magnifique – la robe est en tissu brodé de Lyon ; elle porte une parure de diamants, et en exhibe également une autre en topaze.

          Elle écoute distraitement les papotages des dames qui la reçoivent.

          Celles-ci lui racontent le dernier fait saillant survenu dans la ville : très peu de temps avant qu’elle n’y revienne, des cérémonies se sont déroulées à l’occasion du passage du duc de Penthièvre qui se rendait à son château de Châteauvillain. Cette nouvelle ne la laisse pas indifférente ; le duc de Penthièvre est un personnage de haut rang, il est bien né, possède un superbe domaine ; en quelque sorte, ils appartiennent au même monde...

          Elle montre moins d’intérêt quand, entre deux petits fours, l’hôtesse évoque le jour où l’Empereur d’Allemagne est entré dans la ville, voyageant incognito sous le nom de comte Falkenstein, voici bientôt trois ans de cela, mais on en parle encore. Jeanne, en tous cas, l’oubliera aussitôt. Qu’a-t-elle faire de quelqu’un, fût-il empereur, qui ne saurait lui apporter ni argent, ni honneurs ?

          Quand, au cours de la conversation, une de ses relations note que  la pauvreté sévit toujours sur une partie de la population, elle n’entend même pas ; ce sujet ne la concerne en rien...

          Elle préfère que son interlocuteur enchaîne sur un incident qui l’an pasé a suscité des critiques, le jour de l’Assomption. En effet, procès-verbal a été dressé contre tous ceux qui n’ont pas assisté à la procesion. Ces contraintes-là n’ont plus guère de temps à subsister : 1789 approche.

          La comtesse apprend également la mort de l’abbé de Clairvaux, M. de Blois, tout récemment. Deux députés se sont rendus aux funérailles. Le mot abbé évoque en son esprit, l’image du Cardinal. Son cher cardinal si facile à duper... Jusqu’où pourra-t-elle aller dans la voie du mensonge et de l’escroquerie avec un si docile partenaire ?

 

Familière mais avec noblesse

 

          Durant son séjour, Mme de La Motte se montre partout prévenante et familière avec noblesse,  écrit Jacques-Claude Beugnot. Cependant, les dames de la bonne société, si elles lui rendent ses visites ainsi qu’il est d’usage, se montrent réticentes à pousser plus avant les relations. De son côté, elle semble avoir totalement oublié ses anciens rapports avec le jeune avocat, se montrant amicale, mais réservée. Quant au beau-frère, M. de Latour, il ne se gêne pas pour dire :

« Ou bien le cardinal de Rohan, amant de ma belle-soeur a fourni tout ce que nous voyons dans cette maison, ou bien les de la Motte l’ont volé »...

 

  SUITE

 



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