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1888

 

 

 

Le Mont-Saint-Michel

 

     Les dernières marées viennent de mettre à découvert sur les plages bretonnes, en face de Saint-Malo, au pied des falaises de Saint-Enogat et Saint-Lunaire, en déplaçant une masse considérable de sable d'une épaisseur de trois ou quatre mètres, des forêts ensevelies depuis dix-huit ou vingt siècles. Ce sont là les restes d'une antique forêt qui s'étendait de Saint-Malo jusqu'au mont Saint-Michel et au delà, et l'on a ici sous les yeux l'un des témoignages les plus remarquables de l'affaissement graduel séculaire du littoral de la France et des transformations incessantes qui continuent de s'effectuer à la surface de notre planète. (Cette forêt est en voie de se transformer en houille).

       Tous ces rivages ont subi depuis moins de deux mille ans des métamorphoses considérables dont on peut se rendre compte à l'examen d'une carte antique découverte à l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

       Au temps de la conquête romaine et pendant les premiers siècles de notre ère, une immense forêt couvrait toute cette région : c'était la forêt de Scissey, dans laquelle s'établirent de nombreux monastères, entre autres celui de Taurac (qui fut détruit au 6 ième siècle par les soldats du roi Clother). Le mont Saint-Michel, qu'on appelait alors le "mont Tombe", s'élevait au milieu comme un mausolée et se trouvait à environ vingt kilomètres de la mer. Chacun sait qu'il est aujourd'hui isolé au milieu d'une plage absolument nue, recouverte deux fois par jour, aux grandes marées, sous les flots de la mer qui s'avance jusqu'aux digues à plus de deux kilomètres, et s'étend en largeur sur plus de trente kilomètres.

       Dans toute cette région, en deçà, comme au delà de la plage recouverte par les grandes marées, on rencontre à une faible profondeur des troncs d'arbres de toutes les essences.

       Un manuscrit du 10 ième siècle, ou peut-être même du 9 ième, expose que le mont Saint-Michel a perdu depuis longtemps la forêt dont il était entouré, que Dieu a transformé cette région pour suivre ses vues et préparer le culte du saint archange et que la mer a tout balayé "pour faire un beau chemin aux pèlerins" qui, de toutes parts, affluent et viennent rendre témoignage aux miracles. La première abbaye élevée au culte de saint Michel par Autbert, évêque d'Avranches, avait été inaugurée en 709, et déjà la mer entourait le mont; puisque les chroniques de l'abbaye mettent ces paroles mêmes dans la bouche de l'archange : in pelago (dans la mer), et que toutes les anciennes chartes qualifient le mont in periculo maris (au péril de la mer).

       On a retrouvé, en 1822, à la suite d'une tempête qui avait bouleversé la grève, à dix pieds au-dessous du niveau habituel des sables, une chaussée pavée en pierres plates, vestige d'une ancienne voie romaine à travers le sol marécageux de l'antique forêt.

       D'après l'ensemble des observations, nous pouvons admettre qu'en l'an 709 le niveau des plus hautes marées s'élevait à environ douze mètres au-dessus du niveau actuel des plus basses mers. Or, ce niveau des plus hautes marées s'élève maintenant à 15 m. 50. On peut en conclure que depuis cette époque la mer a gagné 3 m. 50 en hauteur verticale, c'est-à-dire en fait, que le sol a baissé de cette quantité, ce qui indiquerait une dépression de trente-trois centimètres par siècle.

       Sur toute la baie de Dol s'étndait aussi, pendant les premiers siècles de notre ère, la forêt de Kauquelunde, voisine de la forêt de Scissey, celle de Cantias et de Coat-Is. Une autre non moins vaste existait au sud de Chaussey aujourd'hui groupe d'îlots battu par les vagues. La vaste plaine qui s'étend autour du mont Dol continue à s'abaisser graduellement et n'est garantie de l'invasion de la mer que par les digues du littoral, le long desquelles la mer rejette heureusement des bourrelets de sable qui les consolident. Mais il n'en faut pas moins donner issue, à marée basse, aux cours d'eau répandus sur six cent mille kilomètres carrés. Le sous-sol est saumâtre. On trouve dans le marais de Dol tous les vestiges des forêts ensevelies : Chênes, châtaigniers, cerisiers, peupliers, etc. Depuis le treizième siècle, sept paroisses ont disparu. Sous l'envahissement de la mer, les bourgs de Tammen, Mauny, Saint-Louis, Sainte-Marie, Saint-Nicolas du Bourgneuf, la Feillette et Saint-Etienne de Paluel, ce dernier en 1630 seulement…

 

 

                                                              Carte bretonne

 

       Au douzième siècle, la gracieuse rivière de la Rance, qui descend de Dinan à Dinard et à Saint-Malo, ne mesurait au pied de la cité d'Aleth (Saint Servan), que 70 mètres environ de largeur, à mer basse, bien entendu. Aujourd'hui, au même point, entre Dinard et Saint-Servan, au plus bas flot, elle mesure près de 1.100 mètres. Toute cette vallée est descendue sous les flots, ainsi que prairies qui s'étendaient entre Saint-Malo et Césembre, aujourd'hui île isolée en face de Saint-Enogat.

       Les traditions ont gardé le souvenir que l'île de Jersey était rattachée au continent pendant les temps historiques et que, même du temps des premiers évêques (Saint Lô, mort en 365, et ses premiers successeurs), les habitants de l'île étaient tenus de fournir à l'archidiacre une planche pour passer, à basse mer, une rivière ou un chenal d'écoulement des eaux salées.

       L'examen des cartes maritimes conduit à confirmer cette tradition. Il fait discerner dans la mer un isthme par lequel Jersey a dû conserver, pendant un temps, son dernier lien avec la terre ferme. " Nous avons pu suivre cet isthme, bien que fortement démantelé par les courants dans la direction de Saint-Germain (France) à Graville (Jersey).Sur cette direction, dans une longueur de 32 kilomètres, une série de plateaux rocheux sous-marins permet de reconstruire, sans lacune, le passage que la subsidence du sol a fait descendre sous la mer et que les courants ont profondément raviné."

       On est ramené par là aussi, à admettre un affaissement de quatre mètres environ, depuis la fin de l'époque gallo-romaine. Les roches dépassaient un peu le niveau, aux basses eaux, et les terres qui remplissaient leurs interstices et les recouvraient y permettaient un passage.

       Dans la baie de Douarnenez existait anciennement une ville célèbre, la ville d'Is, dont la légende du roi Gradlon a illustré la fin si tragique. Aux premiers siècles de notre ère, cette citée était encore florissante, quoique déjà menacée par la mer et protégée par des digues. On rapporte, à l'année 444, l'invasion des eaux qui engloutirent définitivement ces populations. On voit encore aujourd'hui, à basse mer, de vieux murs qui portent le nom de (Mogher Greghi, muraille des Grecs).

       C'est sur les bords désolés de la baie des Trépassés (Finistère) qu'était située la ville d'Is, défendue contre l'Océan par des digues puissantes dont les écluses étaient ouvertes une fois par mois, sous la présidence du roi, pour donner passage au trop-plein des cours d'eau. La ville était luxueuse, le palais somptueux, la cour adonnée à tous les plaisirs. La fille du roi, la belle Dahut forma un complot pour s'emparer de l'autorité royale et relégua son père dans le fond de son propre palais, et par fantaisie voulut un jour présider elle-même la cérémonie de l'ouverture des écluses; c'était à une époque de grande marée. Aussitôt la mer pénétra dans la ville. Ce fut une fuite générale, dans laquelle le roi, pardonnant à sa fille, l'emmena sur son cheval. A la place de la ville d'Is s'étendit une baie immense sur laquelle se reflétait la lueur des étoiles. Les vagues ne tardèrent pas à atteindre les fuyards, et la princesse criminelle roula dans les flots. A peine l'eurent-ils engloutie qu'ils s'arrêtèrent. Quant au roi, il arriva sain et sauf à Quimper et se fixa dans cette ville qui devint la capitale de la Cornouaille. Cette légende recouvre un fond de vérité, la submersion incontestable d'une grande ville au cinquième siècle de notre ère.

       A la ville d'Is, on peut ajouter, comme exemples de régions submergées par les envahissements de la mer, la cité d'Herradilla, près Nantes, dont parle Grégoire de Tours (elle était sous sa juridiction) et qui fut engloutie de son temps vers 580; celle de Tolente, non loin de Brest; celle de Nazado, près d'Erquy; celle de Gardaine, dans la plaine de Dol, qui disparut au temps de Charlemagne. Depuis l'embouchure de la Loire jusqu'au Finistère, il n'est pas une côte où l'on rencontre des villes submergées, pas une grève au fond de laquelle on ne retrouve des vestiges d'habitations. Le littoral du Morbihan paraît être descendu de cinq mètres à Closmadeuc.

       Du reste, on ne peut plus conserver aucun doute à l'égard de l'affaissement graduel du sol de la Bretagne, de la Normandie, de l'Artois, de la Belgique et de la Hollande. Quel est le degré de cet affaissement ? Les uns l'évaluent à 2 mètres par siècle et conclut que, dans dix siècles, la Normandie et la Bretagne se seront abaissées de 20 mètres, que "tous les ports de la Manche et de l'Océan seront détruits" et qu'un peu plus tard "Paris sera devenu une ville maritime en attendant qu'il soit englouti, dans une vingtaine de siècles". Cette appréciation paraît trop forte. Les autres sont moins alarmistes et reportent à une date sept fois plus éloignée les effets qui viennent d'être décrits. Mais ce n'est là qu'une question de degré. Le fait d'une dépression séculaire est certain.

       Selon toute probabilité, dans un certain nombre de siècles, Paris devenu port de mer par l'œuvre même de la nature, puis cette même contrée descendra lentement sous les eaux, à moins que ce mouvement de dépression ne s'arrête pour se changer en oscillation contraire, ce qui est possible, mais ce que rien ne nous autorise à prévoir. Actuellement, la seine à Paris n'est qu'à 26 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer. Alors un explorateur sous-marin distinguerait, dans le crépuscule des eaux, les ruines de ce qui fut Paris. En ces siècles à venir, toutefois le panthéon, l'Observatoire, l'Arc de Triomphe, les édifices futurs de Montmartre(Sacré-Cœur) , du Père-Lachaise, des Buttes-Chaumont et du Mont Valérien domineraient la mer parisienne comme les derniers témoins des âges évanouis.

       Mais il est hautement probable que notre brillante capitale ne vivra pas aussi longtemps, et que dans quatre, cinq ou six mille ans d'ici, elle sera déjà oubliée par le changement des foyers de civilisation et leur transport au-delà de l'Atlantique. D'ailleurs, l'Europe se suicide elle-même et sa fin n'est sans doute pas très éloignée.

 

Camille FLAMMARION                

 

 

 

 

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