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De retour à Paris

 

 

...... De retour à Paris, Jeanne a réussi, au mois de janvier 1785, à faire acheter le fameux collier, d’une valeur fabuleuse évaluée à 1 million 620.000 euros, par le Cardinal de Rohan, en le persuadant que la reine Marie-Antoinette l’a choisi comme intermédiaire pour réaliser cette acquisition qu’elle veut dissimuler au roi Louis XVI.

Finalement, l’escroquerie monumentale, éclatera au grand jour.

 

L’AFFAIRE DU COLLIER de la reine

Remontons quelques temps en arrière.

La petite Jeanne de Valois intéressa Mme de Boulainvilliers, intendante de Paris, qui la vit par hasard, ainsi que son frère et sa soeur Marie-Anne.

Le nom de cette infortunée excita surtout l’attention de sa protectrice ; les titres qu’elle conservait dans sa misère furent examinés et trouvés fort en règle. Madame de Boulainvilliers  avait déjà parlé des Valois en cour lorsque le libertinage effréné de la noble fille obligea l’intendante à la chasser de chez elle. Galante à la manière de madame du Barry avant son  favoritisme, elle rencontra dans le monde Mr. de La Motte, qui bientôt unit ses intrigues à sa prostitution en l’épousant. Grâce à son adresse ce couple si bien assorti parvint enfin à faire  retentir le nom des Valois aux oreilles du roi et de la reine ; ils voulurent voir madame de La Motte. Cette jeune femme plut à Marie-Antoinette, et Sa Majesté se l’attacha en qualité de femme de chambre. Louis XVI fit alors expédier un brevet d’enseigne à Jacques de Valois, frère de Jeanne qui servait en mer : on l’appelle aujourd’hui le baron de Saint-Remy de Valois ; il était à cette époque devenu lieutenant de vaisseau, et commandait la "Surveillante". Il décéda quelques mois plus tard, le 9 mai 1785 dans l'île Bourbon. Sa jeune soeur Marie-Anne, était devenue chanoinesse dans un chapître en Allemagne, où elle y finit ses jours dans la plus complète obscurité.

La faveur de madame de La Motte auprès de la souveraine s’accrut rapidement ; elle était admise au demi-jour du petit Trianon. On assure qu’elle ménagea une réconciliation entre la reine et le cardinal de Rohan, tenu longtemps dans la disgrêce de Sa Majesté à cause des rapports désavantageux qu’il avait fait sur elle pendant et depuis son ambassade à Vienne. Quoi qu’il en soit de cette réconciliation, le bruit courut, quelques mois avant l’arrestation du  grand aumônier, que madame de La Motte s’était présentée chez un bijoutier nommer Regnier avec une boîte ornée de diamants, et sur laquelle se trouvait le portrait de la reine, décolletée bien au-dessous de la gorge. Elle proposa à cet artiste de placer autrement la miniature sur la tabatière et de l’enchâsser de manière qu’elle put paraître ou se cacher à la volonté au moyen d’un secret ingénieux. A qui ce bijou était-il destiné, on ne peut le dire ; mais alors les discoureurs malins ne doutèrent pas qu’il dût être offert au prince de Rohan, de la part de Marie-Antoinette, en signe d’oubli complet du passé ?

 

Arrestation du Cardinal de RohanLe cardinal Louis de Rohan

 

Le jour de l’Ascension de cette année 1785, toute la cour remplissant la galerie, on vit entrer M. le prince Louis de Rohan, cardinal, grand aumônier de France ; il était revêtu de son rochet et de son camail, et allait remplir les devoirs de sa charge en suivant le roi à la chapelle, lorsque Sa Majesté le fit demander dans son cabinet intérieur. La reine s’y trouvait.

            « Monsieur le cardinal, dit Louis XVI d’un ton brusque et sec, qu’est-ce donc qu’un collier de diamants que vous devez avoir procuré à la reine ?

            - Ah ! sire, s’écria le grand aumônier, je vois trop tard que j’ai été trompé !

            - Mais, dit la reine, quand on vous a remis pour être montrées aux joailliers de prétendues conditions d’un marché écrit de ma main, si vous avez cru légèrement à une telle imprudence de ma part, vous n’auriez pas dû vous méprendre à mon écriture, que sûrement vous connaissez.

            - Sire, dit avec calme le cardinal sans répondre à Marie-Antoinette, je vous proteste de mon innocence.

            - Monsieur, reprit le roi, il est très-simple que vous soyez un peu troublé de votre explication ; remettez-vous. Pour vous en donner le moyen, et que la présence de la reine ni la mienne ne nuisent pas à la liberté d’esprit qui vous est nécessaire, passez dans la pièce à côté, vous y serez seul, vous y trouverez du papier, une plume, de l’encre ; écrivez votre déposition, que vous me remettrez ensuite... Prenez tout le temps qu’il vous faudra. »

Le prince de Rohan resta un demi-quart d’heure dans le cabinet et remit au roi un papier ouvert lorsqu’il en sortit.La Reine Marie Antoinette

« Je vous préviens que vous allez être arrêté, continua Louis XVI.

            - Ah ! sire, s’écria le cardinal, j’obéirai toujours aux ordres de Votre Majesté, mais qu’elle daigne m’épargner la douleur d’être appréhendé au corps dans mes habits pontificaux aux yeux de toute la cour.

            - Il faut que cela soit » répondit brusquement Sa Majesté ; puis elle tourna le dos au suppliant.

Ces détails proviennent de la princesse d’Henin, dame d’honneur, à qui la reine les a rapportés ; mais il est à remarquer que Sa Majesté n’a rien dit du contenu de la déclaration écrite dans le cabinet.

En sortant de la chambre du roi, le grand aumônier de France fut arrêté devant tous les courtisans par M. de Villeroi, capitaine des gardes du corps, et conduit à la Bastille. I l en sortit deux jours après, sous la conduite de M. le baron de Breteuil, pour assister à un inventaire de ses papiers ; mais on n’y trouva rien. Dans le court intervalle où M. de Rohan était resté à Versailles sous la garde de M. de Jouffroy, lieutenant du duc de Villeroi, il avait emprunté le crayon de cet officier même, et, sous prétexte de prescrire certains arrangements domestiques, Son Eminence avait tracé quelques mots allemands sur une carte qu’un heiduque à cheval avait portée rapidement à Paris. La levée des scellés n’a donc découvert que ce billet, portant l’ordre à l’abbé Georgel, vicaire de la grande aumônerie, de brûler les papiers du carton G ; ce que cet ecclésiastique avoua avoir fait. M. de Breteuil lui en adressa de vifs reproches, auxquels il répondit froidement : « Monsieur, j’ai fait mon devoir comme vous le faites en ce moment envers le roi. »

Cependant on débattait avec chaleur dans le conseil le mode de jugement qui serait employé pour ce prince de l’Eglise ; car Son Eminence avait déclaré qu’elle ne voulait point recourir à la chémence du roi, ainsi qu’on lui en avait fait insinuer l’invitation : ajoutant qu’elle reconnaissait toute l’étendue des bontés de sa Majesté,  mais qu’elles ne lui étaient nullement nécessaires. Le clergé approuva la noble détermination du cardinal, mais il réclama en même temps par une remontrance le droit de juger un de ses chefs ; la cour de Rome intervint pour qu’il comparût devant une commission de cardinaux ; mais on ne s’arrêta point à ces oppositions ; et, sur la demande même du prince de Rhan, des lettres patentes d’attribution, arrêtées dans un grand conseil tenu à Saint-Cloud, chargèrent le parlement d’instruire le procès du cardinal.

Sur la dénonciation de l’accusé, ou par une autre raison, un exempt partit bientôt pour Bar-sur-Aube avec l’ordre d’y arrêter une madame de La Motte, qui fut honorée des bontés de la reine, et que le cardinal admit plus intimement encore dans ses bonnes grâces.

 

 

Après l’escroquerie, retour des de La Motte à Clairvaux (Aube)

 

Une belle soirée trop tôt interrompue

 

Tandis que Mme de La Motte exhibe sa splendide toilette et ses diamants chez le duc de Penthièvre, Beugnot bavarde avec l’abbé dans les jardins de Clairvaux, somptueux à l’époque. Dom Rocourt lui propose de demeurer trois jours afin d’assister aux fêtes comémoratives de Saint-Bernard.

Vers 8 heures du soir, la comtesse est de retour de Châteauvillain. Elle accepte, elle aussi, de rester jusqu’à l’issue des réjouissances. L’abbé se confond en respect et en adorations, écrit Beugnot, et la traite comme une princesse de l’église, sous prétexte qu’elle a pour amant un cardinal, et pas n’importe lequel. Elle l’éblouit d’autant mieux qu’elle raconte avoir rencontré à Châteauvillain, un accueil extraordinaire.

            - J’ai été reçue avec les honneurs dus à une pricesse du sang... (par le duc de Penthièvre).

Un invité de marque est attendu pour le souper : l’abbé Maury, prédicateur du roi, sollicité pour prononcer le panégyrique de Saint-Bernard.

Le distingué et mondain prélat se fait attendre. Neuf heures trente. L’assistance passe à table. Ah, on entend soudain le bruit d’une voiture. C’est lui. Dom Rocourt court à sa rencontre, il le poussera à la salle à manger sans que le voyageur ait le temps de se changer.

Et à peine sert-on le premier plat que Dom Rocourt, désireux de faire briller son hôte illustre, le questionne :

            - Alors, que fait-on à Paris, quoi de nouveau ?

            - Du nouveau, rétorque l’abbé Maury du ton d’un homme heureux de produire un effet de surprise, du nouveau, mais où vivez-vous donc ? Il y a une nouvelle à laquelle personne ne comprend rien, qui étonne, qui confond tout Paris... Le cardinal de Rohan, grand aumônier de France a été arrêté mardi, jour de l’Assomption... Et en habits pontificaux, alors qu’il sortait du cabinet du roi !... On parle d’un collier de diamants qui aurait été acheté pour la Reine, qui ne l’aurait pas été... enfin, on ne sait...

 

Le visage de Jeanne se décolore, jusqu’à devenir de la pâleur d’une morte. Elle laisse tomber sa serviette, figée comme une statue. Puis, après un temps, se lève brusquement et s’élance hors de la salle à manger.

Beugnot la suit, et c’est le retour vers Bar-sur-Aube, sur cette route où nous les avons rencontrés au début de ce récit.

Sitôt chez elle, et sur le conseil de Beugnot vraiment toujours complaisant, Jeanne brûle des papiers compromettants pour elle et le cardinal, plus de 1000  lettres reçues de lui, et « qu’un homme qui se respecte pourrait commencer à lire, mais serait dans l’impossibilité d’aller jusqu’au bout ». L’érotisme en était torride, et c’est peu dire... Elle détruit aussi des factures, en nombre considérable... Quand Beugnot quitte l’appartement de la comtesse à l’aube, il y règne une odeur presque irrespirable de papiers et de cire brûlés. Il est trois heures du matin.

 

Le 18 août 1785 à 4 heures du matin la police arrête Jeanne

 

A quatre heures, la police vient l’arrêter. A quatre heures et demie, elle roule en direction de la Bastille.

Nicolas de La Motte, rentré tard de la chasse et qui dormait dans sa chambre du sommeil du juste, n’est pas apparu avant le départ de Beugnot. Il s’est levé juste l’instant où son épouse abandonnait à jamais sa demeure, ses meubles, ses bibelots...

A six heures, Nicolas court chez Beugnot, frappé par son air suffisant et tranquille :

            - Oh, je suis sûr que Jeanne, n’en a que pour trois ou quatre jours, le temps de donner  des explications au ministre, fanfaronne-t-il...

L’avocat ne partage pas ce point de vue, et lui confie qu’il avait conseillé à sa femme de fuir en Angleterre, ajoutant qu’il ferait bien, quant à lui, d’adopter cette solution.

De La Motte joue au brave face à son interlocuteur, mais dès qu’il a tourné les talons, il grimpe dans sa voiture et gagne précipitamment Boulogne pour rejoindre Londres.

Selon une autre version, de La Motte, avant de quitter Bar, aurait réuni sa famille, les Surmont, ses oncles et tantes, Latour son beau-frère et un cousin, ainsi que Beugnot au titre de conseiller juridique grâce à qui il aurait eu le temps d’établir un acte de vente (fictif) pour la maison de Bar, à Latour ; de même il aurait confié une moitié des diamants encore en sa possession aux de Surmont (auraient-ils accepté ce rôle de receleurs ?) et prié le cousin de cacher les caisses d’argenterie dans sa ferme. Beugnot en échange de ses conseils éclairés, aurait été rmercié par une bague ornée d’un gros diamant. A aucun moment Jacques-Claude ne fait état de cet épisode, ni du cadeau dont il aurait bénéficié.

 

La hâte de La Motte pour tenter de protéger une partie de ses biens qu’il espérait retrouver assez vite, puis sa précipitation pour gagner l’Angleterre ne s’imposaient pas. Il disposait de tout son temps, puisque c’est seulement quatre jours après l’arrestation de la comtesse que la police vient enquêter à Bar-sur-Aube et perquisitionner dans la demeure de la rue Saint-Michel, s’étonnant presque de ne pouvoir lever l’oiseau au nid...

 

Tandis qu’on emprisonnait madame de La Motte, le cardinal jouissait à la Bastille de la liberté peu ordinaire de recevoir beaucoup de monde ; il traitait souvent sa famille et surtout ses avocats, MM. Tugot, Tronchet et Bonnières.

Après avoir tant parlé du procès dont la France retentit, il est certain, que personne n’en ai  point encore expliqué l’objet ; il l’est clairement dans les lettres patentes qui investissent le parlement de sa connaissance. En voici la teneur : «  Louis, ect..., ayant été informé que les nommés Bohmer et Bassanges auraient vendu au cardinal de Rohan un collier de diamants ; que ledit cardinal, à l’insu de la reine, notre très-chère épouse et compagne, leur aurait dit être autorisé par elle à en faire l’acquisition, moyennant le prix d’un million six cent milles livres, payable en différents temps ; qu’il leur aurait fait voir à cet effet de prétendues propositions exhibées comme étant approuvées et signées par la reine ; que ledit collier ayant été livré par lesdits Bohmer et Bassanges audit cardinal, et le payement convenu n’ayant point été effectué, ils auraient eu recours à la reine : nous n’avons pu voir sans une juste indignation que l’on ait emprunté un nom auguste et qui nous est cher à tant de titres, et violé avec une témérité aussi inouïe le respect de la majesté royale. Nous avons pensé qu’il était de notre justice de mander devant nous ledit cardinal ; et, sur la déclaration qu’il nous a faite qu’il avait été trompé par une femme nommée La Motte de Valois, nous avons jugé qu’il était indispensable de nous assurer de la personne dudit cardinal, de celle de ladite La Motte de Valois, et de prendre les mesures que notre sagesse nous a suggérées pour découvrir tous ceux qui auraient pu être auteurs ou complices d’un attentat de cette narure. Et nous avons jugé à propos de vous attribuer la connaissance, pour être par vous jugé le procès, la grand’chambre assemblée. »

E n faisant signifier copie de cet acte au prince de Rohan, le roi lui demandait sa démission de grand aumônier. « Sire, répondit le prisonnier, vous n’aurez cette démission qu’avec ma tête. Ma charge n’est point une charge domestique ; elle est une des dignités de l’Etat : une condamnation seule peut me l’enlever. »

Tous les jours l’affaire se compliquait : peu de temps après l’arrestation de madame de La Motte, on s’assura du baron de Planta ; et le lendemain le comte et la comtesse de Cagliostro furent conduits à la Bastille.

Cagliostro naquit à Palerme en Sicile, d’une famille obscure et juive. Ses passions étaient ardentes : la pauvreté lui parut d’un poids insupportables ; et comme il avait de l’adresse, de la subtilité, il se fit comte, afin de s’enrichir à l’aide d’une fausse illustration et d’un charlatanisme habile. Arrivé à Venise, Cagliostro se lia avec une Génoise qui du rang de marquise était descendue, de degré en degré, jusqu’au vil métier de prostituée. Il découvrit sous ses haillons des amorces encore capables de l’aider à faire des dupes : taille svelte, oeil hardi, gorge rebondie, haleine pure, voilà pour le physique ; propos libertin, adresse spéculatrice, étourderie calculée, coeur avide de sensations, voilà pour le moral. La Génoise parut une exellente acquisition à Cagliostro ; elle avait été marquise réelle, il la fit comtesse pour rire, et, sur la foi d’un mariage de comédie, ils coururent le monde ensemble.

Les deux intrigants rencontrèrent, dit-on, le comte de Saint-Germain dans le Holstein ; il reconnut en eux l’étincelle de la haute intrigue, et initia, ajoute-t-on, M. et madame Cagliostro aux mystères de son grand art. Les nouveaux adeptes vinrent bientôt à Paris recueillir l’enthousiasme qu’y avait exité jadis leur maître ; ils se mêlèrent, comme lui, de médecine, de chimie, voire même de magie. Tout cela, vu au prisme du public, parut merveilleux au suprême degré ; la réputation du Sicilien devint colossale. Comment en profita-t-il ? c’est ce qu’on ignore, car il ne demandait d’argent à personne. Puisant ses richesses à la source inconnue où Saint-Germain puisait les siennes, il vivait honorablement, payait avec la plus grande exactitude et faisait beaucoup de charités. Bien plus, Cagliostro offrait de faire couler le Pactole chez les personnes qui voulaient bien croire à son pouvoir : c’est ainsi que le cardinal de Rohan, toujours abîmé de dettes, s’était jeté dans les bras de ce charlatan, qui, pour toute récompense, voulait agréger Son Eminence aux sectes des illuminés et des théosophes, dont il était, disait-il, le grand pontife.

Le cardinal se serait fait quaker pour avoir de l’or ; il promit au comte tout ce qu’il voulut s’il se hâtait de lui composer une pierre philosophale propre a  payer tout ce qu’il devait, y compris sans doute le collier de Bassanges et Bohmer. Que cette intimité du pr

ince de Rohan et du Sicilien ait été un peu outrée par les faiseurs de nouvelles ; toujours est-il qu’elle a paru assez vraie à M. de Crône, lieutenant de police, pour  ordonner l’arrestation de Cagliostro.

Maintenant, qui pourra discerner la vérité à travers les mille contradictions qui croisent sur cette affaire ? La réconciliation du cardinal et de la reine est-elle avérée ? l’achat du collier en est-il la suite ? ce bijou fut-il en effet dans les mains de la souveraine ? n’ordonna-t-elle qu’il fût rendu aux joailliers qu’à défaut de payement du premier des engagements souscrits par le prince de Rohan ? au lieu d’être rendus à Bohmer et Bassanges, les diamants furent-ils, comme on affecte de la publier, vendus à l’étranger par madame de La Motte et son mari ? Ce sont là autant de questions non résolues et qui ne le seront peut-être jamais entièrement. De deux choses l’une, ou le cardinal est un frippon, ou c’est une dupe. Dans l’un ou l’autre cas, on peut être bien assuré que la reine paraîtra pure comme une blanche colombe.

Il faut relater ici, comme simple renseignement, que le collier avait été offert à la reine avant cette intrigue ; qu’elle eût bien voulu l’acheter, mais que le roi s’était refusé à cette acquisition.

 

Par suite de l’instruction du procès de M. de Rohan, d’autres disent d’après une combinaison conçue à Versailles, une demoiselle d’Oliva fut décrétée de prise de corps le 19 janvier, comme impliquée, à sa grande surprise, dans l’affaire du collier.

Son véritable nom est Le Guay ; née à Paris en 1761 d’une famille honnête mais peu fortunée, elle devint orpheline à l’âge de seize ou dix-sept ans. Elle avait hérité de ses parents une somme assez considérable ; mais ce capital, administré par des mains infidèles, ne tarda pas d’être compromis, et vers la fin de 1783 il se réduisit à quatre mille livres. Telle était l’unique ressource de la demoiselle Le Guay ; comment suppléait-elle à son insuffisance ? On peut l’inférer des courses qu’elle faisait journellement au Palais-Royal, soit seule, soit accompagnée d’un petit enfant qu’une voisine lui prêtait. Ce fut dans ces promenades que cette beauté errante fit la connaissance du comte de La Motte, qui, apparemment frappé de la circonstance qui va être rapportée, conduisit la demoiselle Le Guay chez la comtesse Jeanne , sa femme, comme une personne utile à l’exécution de certain projet. Cette circonstance, c’était une ressemblance étonnante de l’aventurière avec la reine : les traits du visage, la taille, la tournure, tout offrait une telle conformité, qu’à moins d’une grande habitude de voir Sa Majesté, on ne pouvait que prendre le change.

 

    SUITE

 

 



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